carnets d’une résidence à Budapest
retrouver sa langue maternelle
c’est immédiatement
basculer dans un autre espace-temps
et retrouver le récit, retrouver une histoire, et toutes les histoires en même temps
celle des autres, celles qu’on entend des autres
celles qu’on ne veut pas entendre et qu’on entend
c’est être ensemble malgré soi
c’est quitter l’espace de la rencontre
ce qui se construit quand s’apprend le vocabulaire
quand s’apprennent les gestes
quand s’apprennent la profondeur qui permet de reconnaître
qui permet de comprendre
en somme, babel est ce qui permet d’être soi
une détermination, une position
quelque soit le flux alentour
être hors sa langue donne à tout acte, à toute chose la qualité de l’événement
être alors dans un temps où se rejoue le nom des choses, où pour la première fois le nom est entendu
aucune nostalgie là, en aucune manière
reprendre des forces, alors, simplement
être hors sa langue pour générer une suite unique de moments où ce qui est nommé donne accès à l’objet et ne le met pas encore à distance par l’histoire.
après ce premier moment, découverte et répétition, l’usage du mot recouvre l’objet d’une histoire et le met à distance de soi en le transmettant à l’autre…
un site dédié : http://fdumond.free.fr/erre/
lecture des poèmes écrits en hongrois à Inda Galerie, Budapest, 2008





