valparaiso et santiago

débuts des recherches en rapa nui, la langue de l’île de Pâques (et non des pascuans décimés, non encore déchiffrée (tablettes kohau rongorongo) et en mapudungun…

IMG_20171210_130411

au terminal de busos alameda, à Santiago

IMG_20171210_171810

IMG_20171210_170530

IMG_20171211_174055

IMG_20171210_170754

deuxième jour à valparaiso

hier, navigué vers le nord en cercles dans el plan, la zone plane au pied des cerro

à la recherche de la libreria crisis, et d’un lieu bio, tous les deux ralliés à force de détours et de retours

sur mes pas — déjà, quelques moments de familier dans les rues

monter et descendre, c’est un destin ici, à Valparaiso, abrupt

prendre les collectivo, taxis collectifs, pour s’éviter les pentes très abruptes

un autre jour

depuis hier, sentir d’autres muscles convoqués, à monter mètre après mètre en marche avant ou en marche arrière, cinématographie vers le port et la mer,

les rues montent à flanc de colline, droites, moteurs ronflant des voitures en première

quelques busos relient les zones hautes des cerros entre elles

maisons de tôles, en couverture de mur et de toit, couleurs partout

des restes, m’a dit T, un ami parisien de longue date de C, installé ici depuis plus de vingt ans, et chilien maintenant

sourcils épais en bataille, roux et blancs, d’une belle énergie

ici est sa vie

dans ce dédale magnifique et ruiné (terremotos — soudain, la pièce de Beuys vu à la Dokumenta 97 me revient en mémoire — )

marcher

sentir la peur et la concentration, l’attention et la souplesse

quelque chose de pesant et de désespéré

la colère, dans les yeux des hommes croisés, la colère noire et sans espoir

T. (Loro Coiron) me dit, autour d’un café dans son atelier, une des plus belles vues de Valparaiso

au Chili, quand tu tombes dans l’escalier, tu te dis : je vais perdre mon travail, mes enfants n’iront jamais à l’université, ma famille va être dans la misère, je vais perdre ma maison, je vais me retrouver à la rue, je vais avoir mal…

en france, on se dit : je vais avoir mal

la vie sans filets d’ici, en peu de mots, aussi précis que ses gravures et dessins, partout dans les nombreuses pièces du premier niveau

de sa maison

 

les chiens de Valparaiso
les chiens de Nouméa, dans chaque maison/jardin de la vallée des colons
les chiens de Pondichéry, dans la rue
à Pondichéry, n’aboient pas
à Nouméa, aboient au piéton (puisque tout le monde en voiture)
ici, aboient souvent, la nuit, le jour, dans cette rue pentue du cerro florida de Valparaiso

aujourd’hui, pour la première fois depuis mon arrivée brumeuse en car de Santiago

ciel bleu, en fin de journée, ciel bleu, et de la chaleur — un peu

une hypothèse d’été, à quelques jours des grandes vacances de cet hémisphère austral où je vis depuis Melbourne

les maisons en morceaux assemblés, bois sur structure et tôle, de toutes couleur

ce matin, en tornade d’énergie — contraste absolu avec l’étirement du temps de Nouméa, d’Indonésie, du Vanuatu,
plusieurs contacts pour travailler en rapa nui et en mapudungun, en 40 minutes

me reste à écrire, et à plonger dans les deux langues en simultané
cette fois
pas d’autre solution, autre défi

dans le plan, sur independencia vers plaza sotomayor, un des noeuds de la ville, coeur des bâtiments de la marine chilienne, ici la ville est à partir du port, la ville a eu sa richesse du port, extrême, avant Panama, et une première ruine

partout le commerce oriente et détruit, selon sa logique de profit et de rapidité des échanges

je me prends — le ferai toujours — à rêver d’un monde régi par les échanges de savoir, un monde où la valeur n’est pas dans les choses mais dans la connaissance qu’on en a c’est-à-dire une valeur d’échange et non une valeur de bien. un monde où posséder est possible, mais où l’accumulation de richesses n’a pas de sens les logiques monothéistes exclusives génèrent l’enrichissement pour l’enrichissement

dès qu’il y a la pensée du « un », il n’y a ne peut pas y avoir d’échange comme valeur

cette absence rêvée du un, existe, par exemple dans cette langue indienne dont nous parlions hier via skype, avec Querétaro, où je vais travailler pendant trois semaines

dans le hñäñho donc à la question : comment vas-tu, il est toujours répondu, « nous allons bien » (sous-entendu, moi et ma communauté)

cela existe, donc, toujours — encore

une vie à cheval sur deux siècles. et depuis ma naissance, assister à la perte de l’humain

en pensant à mon intervention pour la Nuit des idées, au musée Tamayo à Mexico, à la fin du mois de janvier 2018, en lien avec l’exposition « Artaud 1936 » qu’ils préparent, commencé à travaillé sur Artaud. la glossolalie chez lui et le voyage, comment, vers les Terres rouges (au Mexique, donc, et à la rencontre des Tarahumara

quelque chose est en écho, après l’écho approché avec Rimbaud

partir dans la langue autre ( sans drogue cependant pour moi, sans ce besoin-là du tout — à part l’alcool (un peu, en mesure), en chimie de l’éclatement des limites )

partir ainsi au loin, parce que seule la langue où elle se vit est une énergie de l’être, c’est-à-dire entrer en langue est une approche de l’intimité de l’autre — la langue est le lieu de l’exploration de soi des premiers âges, aussi, il s’en garde une trace dans son monde propre, ce qui passe quand je travaille avec un être dans sa langue

intimité mais absolument pas un dévoilement, la langue est toujours un labyrinthe où il sera, pour le non locuteur natif, possible de cacher des replis de sens en secret de résonnances (ce qui me rappelle la conversation avec un enseignant camerounais de français, rencontré dans le shuttle vers l’aéroport à Nouméa, qui enseigne en Nouvelle-Guinée…)

le jour se couche tard, 7h 26 de la tarde aujourd’hui 12 décembre et rien encore ne signe la fin du jour, même si les nuages revenus, gris

être ici après une contraction temporelle, sociétale, que mon corps ne comprend pas : être arrivé à Santiago une heure avant d’être parti, le 10 décembre, après douze heure de vol. c’est-à-dire ainsi aller vers le soleil levant et devancer légèrement sa course, avancer dans le temps, donc — comment, alors, voir le temps comme un élément linéaire

le vivre, après les premières semaines du voyage, en mer, loin de toute terre, donne la mesure de l’univers, dont les rythmes nous traversent et que nous ne savons pas voir

7h50, maintenant le jour baisse à peine, les chiens aboient au passage d’autres chiens dans la rue, ou d’une voiture qui s’arrête un peu trop près

les moteurs ronflent

dîner d’avocat, d’une moitié de banane et de jambon, verre de vin chilien, acheté à l’épicerie du coin, les vins sont derrière un grillage, demander la permission pour passer derrière et choisir

de la terrasse de la maison, voir un cargo à coque rouge Hamburg Süd s’éloigner du quai avec l’aide des remorqueurs, dépasser les vedettes grises de la marine militaire chilienne

IMG_20171212_102749

IMG_20171212_095122

IMG_20171212_102118

IMG_20171212_101704

IMG_20171212_104544

Ce diaporama nécessite JavaScript.

mapuche pcl 2jesus truck

écrire en mapudungún, c’est à dire dans la langue de la terre, mapu (terre), dans ce pays où la langue est parlée et très vivante, c’est immédiatement être dans un lien politique

le projet « glossolalie/unventer » est tout entier, aussi, dans le politique — puisque s’y rencontrent des langues de la marge, les langues intimes, privées, d’appartenance (loin des langues dominantes, parce cela s’oppose au nivellement d’une culture mondialisée, c’est-à-dire sans racines (ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas d’intérêt, ce qui veut dire que sa logique n’est pas au même endroit, elle ne prend pas en compte les lieux autres, les langues autres

mais le politique de la langue, ici, c’est celui d’un peuple laissé de côté — comme dans chaque pays colonisé par les puissances européennes. cependant, ici, dans cette société très politisée du chili, cela prend encore une autre dimension : la langue de l’autre, la langue de la terre, c’est exactement celle qui a la première (en tout cas, avant l’espagnol) a dit les lieux, les hommes et les femmes, a dit ce qui a lieu à habiter le monde, le dit encore, mais le dit d’une voix de côté, à côté de, d’une voix réduite de manière très drastique depuis les années 80 du XIXe

alors, le texte qui s’écrit depuis quelques jours dans la langue de la terre, vient de ces mots sans âge, et surgit un nouveau fragment poétique comme révélé par la langue elle-même, comme si, via le processus de la « glossolalie », je n’étais que son vecteur

et travailler en mapudungún ici, à Valparaiso, port marchand, hors du territoire mapuche (l’Araucanie, bien plus au sud), c’est écrire dans la transformation historique et la désapropriation, quand la langue n’est plus liée à un territoire — ce qui a lieu dès qu’il y a migration, c’est-à-dire depuis toujours. c’est ici, donc, prendre cette mesure, précisément être venu à Valparaiso et non pas à Pucón, par exemple, pour être dans ce donné-là de la langue.

j’écris à mi-hauteur du cerro Florida, dans une maison bleue sombre, dont la terrasse donne sur toute la baie de Valparaiso, Viña del mar, et au loin, concón et ses immenses dunes cernées de tours blanches dans le soleil du soir, au loin les premiers monts de la cordillère des andes, dans le bleu brumeux des lointains

dans la rade, des croiseurs de la navale chilienne, pas de porte-conteneurs aujourd’hui, et dans la baie, quelques vraquiers, à l’ancre

 

 

en rapa nui, les états de la marée

tai pâpaku est marée basse
ku-gúgú-á te tai est la marée basse à son point le plus bas (mot-à-mot : la mer a séché)
he-ranu te tai le moment où l’eau commence à remonter (avec le mot « ranu », liquide amniotique…
tai hahati est marée montante
tai hini hahati est l’eau qui continue à monter, qui a déjà bien « avancé »
tai u’a, tai u’a parera est marée haute au point le plus haut
tai hini u’a est le moment le plus haut, qui dure
tai hori est marée qui commence à redescendre
tai ma’u est le mouvement descendan( jusqu’à marée basse, tai pâpaku
et
tai raurau a riki est la mer effervescente au changement de lune

 

tandis que/ et, en mapudungun, puisque les anciens mapuche ne se repéraient pas dans le temps des jours par le système divisée des heures, mais par la position du soleil dans le ciel, il y a
epetripanantü quand l’aube
tripanantü quand il est au-dessus de l’horizon et monte
puliwen quand il est à mi chemin vers le zénith
ranjantü, le soleil au zénith
külürüpaiantü quand il descend vers l’ouest
püchileweiantü quand il s’approche de l’horizon
koniantü quand il est couché

 

21 décembre, la brume de mer a envahi peu à peu, depuis 7h ce matin, él plan et les cerros, plus rien n’est visible au-delà de 800m, et moins de 20°, l’été est froid cette année. depuis quelques jours, le rapa nui donc, et vivre ici, devenir habitant de Valparaiso, quelques débuts d’habitude à la fruteria en bas de l’escalier Murillo, 300 marches en détours, le long des rails droits de l’escalador Florida, totalement désaffecté, rails envahis de lianes de volubilis magnifiques bleus sombre et de capucines orangées. monter et descendre les 300 marches chaque jour, plutôt que prendre le 39 collectivo, près de Plaza Victoria, quelques courses au Santa Isabel, ou des adolescents ensachent les achats contre monnaie

hier soir, j’avais un rendez-vous pour une curación chamánica dans un appartement non loin de Plaza Victoria, à 10 minutes de chez moi, mais 200m plus bas. ôter de l’énergie négative qui alourdit, des restes prégnants d’autres temps. se parler d’abord dans une langue interfacée, mon peu d’espagnol, mêlé de français et d’anglais, passer dans les interstices d’une langue sans langue, où pourtant passe l’essentiel, puisque de là où je suis et de là où est la practicante, il y a du commun, en tout cas quelque chose d’un déjà su, tout à fait singulier et naturel. très ému d’être ainsi en séance dans cet autre hémisphère, comme si rien n’était loin, pas de distance dans ce qui est, dans cet ici partout. me fait penser à ce qui se passe d’une langue à l’autre, d’une absolue hétérogénéité et cet irréductible des mondes de chacun et en même temps une possibilité d’espace lié

et ce plaisir à ne pas pouvoir converser facilement, quand pas de langue en commun, seulement des bribes : qu’est-ce qui a lieu, quand cette limite ? aucune fluidité, mais l’expérience absolue d’un empêchement, chacun se tend à travers les mots, à travers le son, à chercher à capter le plus de possibilité de sens tout en percevant exactement le ténu, l’absence de pesanteur de chaque mot, des mots prononcés dans ce temps du désir de l’autre, quand le plaisir d’être dans des spectres mélodiques en harmonie, donc quand le sens est ce qui a lieu dans l’espace sonore visuel des paroles échangées (que ce soit une conversation ou une lutte, dans chaque cas, et tous les « intermédiaires », il y a partage d’un moment vibratoire

et donc, quand cela ne peut avoir lieu faute d’un socle commun de langue suffisamment vaste, c’est tout ce que les mots occulte qui devient perceptible, comme une matière du sens — une incarnation hors des mots, une densité qui prend le relais, qui échappe tout autant puisque rien ne peut alors être défini, se définir, rien en tout cas auquel on est habitué. il y a pourtant bien quelque chose qui se passe, une invention, puisque le commun est ténu. oui, prend forme quelque chose, il y a bien alors un perceptible, comment le dire autrement, une densité de désir, une puissance ainsi, non de domination (impossible de subordonner le récepteur à quoi que ce soit, impossible de l’emporter, de dominer (voir le cours de R Barthes au Collège de Philosophie en 1977) toute l’énergie est alors dans la possibilité de l’échange, d’une ligne donnée, et qui ne peut pas être déterminée puisque rien n’est su de ce que l’autre peut comprendre (?)

 

le rapa nui comme une langue du dépli (le tahitien aussi, et langues apparentées)

dépli, parce que tout se voit puisque tout est en particules-éléments séparés, et non plié au sein d’un mot, contracté comme dans les langues indo-européennes par exemple, où il faut s’arrêter dans la langue, à chaque forme de mot il y a les indicateurs de personne de genre de pluriel de temps de mode d’adresse (peu). en rapa nui, c’est à chaque fois des particules qui marquent ces éléments, donc en somme les formes du sens ne se recoupent pas du tout dans leur division, comme beaucoup d’espace dans la langue rapa nui et du plié en français, par exemple

Āpō mau ena ꞌā he hakaroŋo koe i a ia, demain tu vas l’entendre
Āpō / mau / ena ꞌā / he / hakaroŋo / koe / i  /a / ia
(demain /exactement/ indicateur de distance ‘indicateur d’identité / indicateur Neutre / entendre / tu / marqueur accusatif / article / il,lui

une autre économie de la langue…

beau, de l’air circule, du son de voyelle en majorité

 

en somme, après ce rendez-vous avec Esteban, mapuche vivant à Valparaiso, mesurer une fois encore l’impossible travail en langue quand la pauvreté des méthodes : ou bien, ce ne peut être que de squelette dont il est question (cailín — mais cailín est le squelette d’un animal, encore selon le dictionnaire accessible des archives de magallanes, ce qui n’est pas du tout une langue contemporaine…)
un squelette de poème, en somme
ce qui est, aujourd’hui, plus que dans d’autres langues approchées—travaillées
pour cette raison de la pauvreté des ressources au regard de la complexité de la langue, alors qu’en bichelamar, la question ne se pose absolument pas, il me faudrait donc clairement plusieurs vies…
faire autrement, donc, pour que quand même un texte advienne

puisque par exemple : « ils mastiquent la trame des étoiles », qui est un des vers, peut se traduire très aisément en espagnol, une de nos langues de communication avec Esteban, »trama » ayant tout autant la capacité d’être métaphorique en castillan, mais son équivalent est matériel en mapudungun, « witral », ou « tonon », chaîne, trame, mais que cela ne s’applique qu’au textile… donc trouver autre chose, le dire autrement, changer le texte donc, puisque je ne peux penser mapuche. ce qui est à chaque fois l’enjeu, et en même temps, ici, à Valparaiso, cela limite, terriblement. et c’est le jeu. l’enjeu, d’ainsi, limiter l’expression par ses conditions de possibilité. ce qui est, d’une certaine manière, toujours le cas, y compris dans sa langue première (bien que là, le spectre soit bien évidemment au-delà). cependant, what is at stake here, est un impossible, et sa confrontation…
mener un projet d’écriture et de travail de la langue qui est non pas son analyse, non pas sa définition, mais son expérience — ce qui est ce que le groupe µ définit comme le temps même de la langue (« l’origine du sens git dans l’expérience »)

et, maintenant, l’expérience de la langue est au-delà de l’écriture, je veux dire l’expérience de la langue autre est au-delà de toute forme, ou plutôt est dans toute forme. cela existe exactement parce qu’il y a rencontre, que la rencontre soit autour d’un texte, autour de sa possibilité, ou qu’elle soit sans objet

il y a donc, quelques temps après… ce texte, en rapa nui

‘ai e tahi pāreherehe hora
‘ina he mōrī, ꞌina he vai

‘ai e ai rō ꞌā te ŋā manu pāpaku
te manu o ruŋa ai ta ꞌe hagu-hagu

he pakapakakina te me’e tōuamāmari
he vahivahi i te maŋeo aka te vai

he riro ’uri ‘uri te ahi

bouches encore closes
la matière se résume à son initiale

 

 

en français

ici un morceau de temps
pas de lumière, pas d’eau

là, des animaux maigres
des oiseaux muets (qui ne respirent plus)

le jaune explose
l’eau sépare la racine amère

le feu devient noir

bouches encore closes
la matière se résume à son initiale

 

en espagnol

aquí hay un pieza de tiempo
aquí ninguna luz ninguna agua

allí, animales flacos
aves mudas / que no respiran más

el color amarillo estalla
el agua separa la raíz amarga

el fuego se vuelve negro

 

 

après ce retour…

txt rapa nui avec traduction - copie

et le texte en mapuzungun, encore flottant

 

mawün piren pluie neige
utre are froid chaud

fitruñ dumiñkulëy kiñe ngelay kürüf antü
la fumée obscurcit un jour sans vent

 

fey-engün miawnkayngün utre trufken trukür mo
ils entrent dans le brouillard
de cendres froides

fey-engün üchofkünyngün pünon ke wangülen
ils mastiquent la chair des étoiles

pilin ekulluny ñi ke wilkar chang les jambes rouges, couvertes de givre

fey-engün rekültunyngün kawello yafü pütra mo epetripanantü
à l’aube ils s’appuient sur les ventres
durs des chevaux froids

tranalenyngün are mapupu ils sont couchés dans la terre chaude

trepenyngün se réveillent
rag rüpunyngün hachent la glaise

lolokonünyngün se précipitent dans les grottes

udanyngün kay amuyngün ils se divisent et repartent
miawnnyngün karü trukür mo dans le brouillard vert

 

après une séance de travail inachevée, mais comme un poème, avec Esteban Ferreira
au centex, à Valparaiso

 

migrar es natural

 

et puis, quelques jours à Santiago :

d’un monde à l’autre

Ce diaporama nécessite JavaScript.

 

d’une lutte à une autre

Ce diaporama nécessite JavaScript.

solo santiago

 

alors que, il y a pas mal de temps, ceux qui ont dessiné des animaux sur la roche

ont dessiné, en fait, des constellations

de la voie lactée